Démocratie participative et expression citoyenne
DES CITOYENS ENTREPRENANTS
Selon moi, pour améliorer les choses demain il faudrait…
DES CITOYENS ENTREPRENANTS
Présentation JF LAMBERT
De formation technique, j’ai créé plusieurs entreprises d’installations électrique, climatique. Formé continuellement en gestion commerciale, d’entreprises, en sociologie et protection sociale (tutorat social, vieillissement), j’ai développé et soutenu de nombreuses activités associatives, politiques, économiques et sociales. Créateur d’une coopérative d’activité, j’ai accompagné de nombreux projets. Fondateur du CRIDEL (Centre Ressources des Initiatives pour le Développement de l’Économie Locale), accompagnement de projets d’entreprenariat, des initiatives locales innovantes, et ceci en partenariat avec de nombreux seniors.
J’ai publié plusieurs ouvrages.
En 2008, « La seniorescence, un capital humain » Ed Jacques André
En 2012, « La seniorescence entreprenante ». Ed Jacques André
En 2019, « Un nouveau regard sur les seniors » Ed L’Harmattan
Depuis 2015, dans le Languedoc, je me suis investi avec l’Université Populaire La Narbonnaise, le Collectif Laïque Audois, la Maison des Potes, etc.
En 2017, J’ai pris l’initiative d’organiser des cafés citoyens à Pouzols-Minervois…
Sous le pseudo d’Oncle JEF, j’écris des chroniques sur le journal numérique, libre, citoyen, gratuit le Clairon de l’ATAX… https://www.le-clairon-de-l-atax.com
Je me considère comme un militant de la vie associative, de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire… de la démocratie locale… de l’écologie… et bien d’autres formes d’engagement.
Je vous envoie ce document qui peut-être la base d’initiatives locales…
Conscient qu’il faudrait l’améliorer, je veux bien en discuter avec vous, voire participer à des travaux afin de pouvoir de travailler (plusieurs personnes seraient partantes pour cela), de promouvoir cette option, et peut-être d’expérimenter ensuite cela sur un canton…
Rendre les citoyens entreprenants !
Cordialement
Jean-François LAMBERT
lambertjf@orange.fr
06 75 25 50 39
PRÉAMBULE
Nous venons de vivre des élections municipales dans des conditions rocambolesques. Chaque citoyen, normalement concerné par les affaires de la Cité, ne peut être qu’interpellé par l’abstention, laquelle ne fait qu’augmenter depuis des années…
Rajoutons une crise sanitaire, puis un confinement, l’ensemble accompagné de mensonges, d’erreurs politiques, d’affirmations incroyables qui vont laisser des traces dans nos mémoires. Au moment où l’on voit une crise économique qui va se transformer en crise sociale… Voire en crise politique…
Nous ne mesurons pas encore toutes les conséquences de cette période.
Je constate que beaucoup sont complétement inhibés, bloqués face à leurs angoisses… Tout cela créé une forme de paranoïa, (on se regarde de « travers »), un climat anxiogène qui contribue à créer une société de la défiance : la société, déjà fissurée, est complétement éclatée, sans réaction. C’est aussi une des raisons de l’abstention.
Si nous ne bougeons pas, si nous restons bloqués, si nous ne trouvons pas le courage pour dépasser nos peurs, si nous ne contribuons pas à « refaire société », alors nous pouvons craindre le pire face au tsunami écologique annoncé et dont la crise actuelle n’est qu’une vaguelette...
Ce sont quelques-unes des raisons qui guident cette réflexion avec l’espoir de rendre les citoyens entreprenants !
Militant de l’Éducation Populaire, je me pose souvent la question : Où sont formés et se constituent les citoyens ? L’économie de marché, parfois même le système scolaire, a pour but de former des consommateurs, des travailleurs dociles, pas des citoyens !
Les activités du mouvement social associatif, comme les entités de l’Éducation populaire, sont orientés, à juste titre à l’action sociale, voire aux loisirs… Un travail de terrain souvent important, voire magnifique.
On pourrait dire, sans vouloir provoquer, qu’il s’agit de PANSER la société.
Mon propos serait de PENSER la société.
Les deux étant complémentaires : aider le citoyen à comprendre le monde d’hier, à panser celui d’aujourd’hui et penser celui de demain.
C’est le cœur de ma réflexion.
Penser, c’est poursuivre un rêve… qui transforme le monde (L De Vinci)
Pour expliquer cela, je propose de reprendre l’analyse de Condorcet, lequel avait défini deux plans d’éducation populaire publique… et politique.
Le premier aspect concerne l’école. Non-spécialiste, mon propos n’est pas de développer une analyse à ce sujet. Toutefois, en tant que citoyen engagé, je remarque simplement que dans notre système néolibéral, l’Éducation nationale est devenue un levier pour servir les entreprises en main-d’œuvre. L’émancipation par le savoir a laissé la place à la notion de compétences : former des gens adaptables au système… Quant aux autres ? ! Si vous en restez là, vous allez créer une société qui toutes les chances d’être « productivistes », voire consumériste. Ce qui ne suffit pas !
Le deuxième aspect des propos de Condorcet sont souvent oubliés. Il évoquait l’éducation POLITIQUE, une culture générale qu’il appelait l’Éducation populaire : permettre l’émancipation, la connaissance, les savoirs, l’instruction du peuple, lequel n’avait pas accès à la culture bourgeoise. Former le citoyen à oser penser par lui-même, à développer son esprit critique, à participer au débat, à l’action, et ainsi faciliter la nécessaire transformation de nos sociétés dans le sens du progrès humain, social et politique.
Permettre à chaque citoyen, d’engager un processus d’intelligence et d’analyse pour faire des choix « éduqués », je veux dire étudiés, réfléchis.
Ce qui nous ramène à l’abstention grandissante évoquée au début de ces écrits.
En deux mots : s’éduquer, comprendre... Que serions-nous sans cela ?
Avant d’aller plus loin, nous devons lever la confusion entre le politique et la politique. Il ne s’agit pas de faire de l’Éducation Populaire de l’endoctrinement « politicien », ou un outil de prosélytisme pour s’engager dans tel ou tel parti politique. Disons qu’un citoyen éduqué comprendra, s’intéressera mieux aux affaires de la Cité, participera à la vie dans la commune.
C’est, me semble-il, le rôle de l’Éducation Populaire… et Politique. Permettre l’étude des idées, l’analyse des façons de vivre ensemble, l’acquisition d’un esprit critique afin de réfléchir, de s’occuper de la cité, d’imaginer les choix que l’État doit faire. On oublie souvent que l’État en principe, c’est nous ! Au moment où l’État, entre les mains d’une oligarchie néolibérale, a perdu une bonne partie des outils de construction du commun, de la « chose publique » : la Res publica. Vous le savez bien, une République, comme vivre en démocratie, ça ne tombe pas du ciel, ça s’apprend…
Je suis toujours surpris quand on me dit : « tu fais de la politique ! ». Réflexion entendue souvent avec aplomb ou gêne, avec circonspection ou fierté, avec lassitude ou insensibilité, avec découragement ou colère : « Moi, Monsieur je ne fais pas de politique ! ».
C’est une plaisanterie ! Tout d’abord, parce que nous savons que « si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique s’occupera de toi… ». Ensuite parce que la façon dont nous travaillons, dont nous apprenons, dont nous nous nourrissons, dont nous inter-réagissons avec les autres sont autant de répercussions politiques.
Bref.
Tout ceci a fait que le lien social s’est affaibli créant un grand désarroi, entraînant la crise de la participation démocratique évoquée ci-dessus. Laquelle ne permet d’organiser correctement la vie de la société.
Alors, ne pas faire de politique ?
Nous devons réhabiliter la chose politique auprès des adultes et surtout auprès des jeunes qui n’entendent aujourd’hui que trop que « les politiques sont tous des pourris ». À la réflexion, je me demande si cela n’est pas voulu ! Il faut permettre l’apprentissage de la citoyenneté, faire émerger des responsables politiques d’origine populaire.
Ne pas faire de politique. C’est ne rien comprendre à l’histoire !
L’homme depuis Sapiens, animal social, a passé son temps à se raconter des histoires, à imaginer et à construire des mythes aussi fantasmagoriques que légendaires. Factuellement fausses, mais pourtant psychologiquement réelles ! Et nous avons fabriqué des armes pour nous protéger, nous défendre ! Et nous nous sommes racontés des histoires pour nous rassurer, nous réunir ! Équipés d’armes, forts de nos « histoires », l’être humain a voulu maîtriser la nature, développé-er des techniques…
Aujourd’hui, quelle histoire racontons-nous ?
Nous sentons bien que nous avons besoin de raconter une autre histoire donc de faire de la politique…
Conséquences de cela aujourd’hui.
Dans les quartiers dits « populaires » plus personne n’explique l’organisation capitaliste de notre pays… devenu néolibéralisme. Avec 30 à 50% de chômage pour les moins de 25 ans dans ces quartiers, l’économie parallèle se développe. Alors un religieux intégriste qui passe… Voir une mouvance terroriste !
Dans les zones pavillonnaires, les personnes accaparées par un consumérisme addictif, un matérialisme prégnant n’ont plus le temps de s’occuper de la politique locale… Pendant que les jeunes se noient dans leurs réseaux sociaux, les moins jeunes intoxiqués par les médias « main stream », n’ont plus d’explications, d’analyses…
N’ayant plus d’esprit critique, plus d’analyse politique donc plus d’avenir à leur disposition… Nous constatons un déficit de réflexion politique marqué par une grande ignorance. Par exemple : analyser les inégalités et comment elles viennent ? Incapables d’argumenter une vision, d’exprimer un concept, de comprendre les causes, nos concitoyens en sont souvent réduits à s’attaquer aux conséquences, ce qui ne règle pas le problème, voire le conforte . Sans compréhension, un bon nombre de gens arrive à faire des choix sans autre analyse qu’émotionnelle, voire réactive, ou encore des choix suggérés par le formatage sociétal, particulièrement médiatique, ou maintenant au travers des réseaux sociaux porteurs du pire comme du meilleur. C’est ici aussi qu’il faut chercher les raisons de l’abstention grandissante aux élections, à la participation à la vie dans la cité. Ainsi se propage un sentiment de submersion avec l’impression désagréable de ne pas pouvoir avoir un destin. Le citoyen se fait petit, il courbe l’échine, subit et se résigne… voire pour une minorité se radicalise. Jusqu’au jour où ayant perdu leur pouvoir d’agir, pris au piège d’un système qu’il ne comprend plus, il est amené à réagir. Alors s’organisent des manifestations « éruptives », quelquefois des émeutes, qui, par réactions, provoquent des répressions…
Devant cette description, je pense que l’urgence est de donner aux citoyens la capacité d’agir par eux-mêmes, à partir d’un esprit critique, d’analyse qui manque cruellement aujourd’hui.
Nous sommes ici devant un enjeu politique majeur : permettre au peuple d’émettre un vote éclairé, ce qui est l’un des fondements de la démocratie. Et peut-être, puisque nous venons de le vivre, éviter des taux d’abstention qui interpellent. Comment « faire société », si un nombre grandissant de citoyens s’en désintéressent ? Si nous acceptons que la démocratie, c’est faire vivre le démos (peuple) et avec le kratos (pouvoir) avec pour idée principale de créer une dynamique populaire, constructive dans laquelle chacun peut exercer ses complémentarités, ses idées, ses opinions… en gérant les conflits, les désaccords, donc la violence.
Fortifier la démocratie ?
C’est un chemin délicat dont notre société a perdu la saine pratique, le goût, la nécessité de la délibération contradictoire, voire conflictuelle, pour aboutir du murissement d’une décision d’intérêt général. Nous devons comprendre que la démocratie n’est pas le « consensus mou », plutôt facteur de censure, voire de grégarisme. Comment reconnaître l’autre comme différent en cherchant le consensus à priori ? Nous sommes différents, et heureusement. Chacun ayant ses vulnérabilités, ses angoisses, mais aussi ses forces et ses ressources. Autant de débats potentiels qui nous permettent de découvrir les autres, de mettre à plat certaines certitudes, de se prémunir contre certains clichés, de permettre l’analyse et la compréhension de la société. Ces différences « normales » fondent ce que certains appellent le « dissensus » autant d’éléments de débats de tensions, de contradictions quelquefois vigoureuses qu’il faut gérer… pour trouver des réponses ensemble, dire ce que nous voulons construire ensemble… Comme l’exprime Patrick VIVERET : être capables de « construire une intelligence positive avec des désaccords féconds ». Passer du dissensus nécessaire au consensus bienveillant, fraternel… afin de s’enrichir mutuellement, de réaliser un arbitrage des contradictions.
C’est aussi permettre la construction continuelle d’un individu (être non divisé), un « je » pour aller vers un « nous », ensemble, solidaire, fraternel… Quand, au niveau de la société, le dissensus ne peut pas s’exprimer, on a des émeutes… Si nous ne pouvons pas exprimer nos contradictions, nous périrons étouffés.
La démocratie n’est pas un état, mais une pratique.
C’est ainsi que tel habitant, devenu citoyen, aura la vision compréhensive d’une société composée de gens de culture différente, qu’il aura les contacts les plus justes avec les élus et les aidera à des décisions meilleures par ses avis consultatifs et les orientations qu’il sera à même de faire valoir.
C’est ainsi que peut se construire le citoyen qui pourra formuler, rendre intelligible sa demande sociale, et surtout, se sortira d’un formatage de consumérisme béat et étouffant de notre société, des réseaux sociaux sous la férule des « data » de l’industrie numérique. Il retrouvera ses capacités, de raisonner, de décider, d’agir.
C’est ainsi que nous aurons des citoyens possédant les outils d’analyse leur permettant d’aborder, de comprendre telle idée, concept ou représentation du réel sans succomber aux manipulations médiatiques, numériques qui créent des peurs et des illusions les plus diverses. Ils sortiront de l’enlisement du maelström médiatique, des réseaux internet déréglés, des aprioris du « café du commerce » et comprendront, apprécieront le bien commun afin de retrouver sens dans la vie de la cité, la rendre accessible et compréhensible au plus grand nombre.
Passer d’une démocratie de rejet à une démocratie de projets, si possible participative, contributive. Et la vie de la Cité sera vivifiée. Et les citoyens passeront de la contestation à la transformation, d’un sentiment d’impuissance à l’action concrète. Et nous sortirons de cette mentalité de blocage où chacun s’enferme dans son camp retranché, créant des solitudes inter-agressives où chacun à la conviction d’avoir raison. Ce qui produit des territoires socialement dégradés où l’activité se meurt, où disparaît l’emploi, mais aussi toute solidarité entre les gens.
Ce cheminement démocratique est, me semble-t-il, nécessaire pour apprendre à nous connaître, inventer, expérimenter, construire, organiser ensemble de nouveaux modes d’actions, d’autres manières d’être afin de faire face aux défis futurs, quels qu’ils soient.
Et peut-être, espérons-le, donner, redonner aux habitants, non seulement leurs « envies d’agir », mais aussi surtout, leur faire prendre conscience de leurs capacités, de leur pouvoir à agir… non pas les uns contre les autres… mais les uns avec les autres, avec des propositions débattues pour, à terme convenir au plus grand nombre…
Ainsi nous créerons une dynamique territoriale résiliente et redonnerons du souffle à nos territoires !
Reconnaissons que l’enjeu n’est pas anodin.
L’éducation comme la culture sont des armes !
Alors armons le peuple ! Ce qui veut dire donner la capacité à chacun d’être citoyen, surtout nous relèverons la société, et le « nous » reprendra la main !
Permettre aux citoyens de retrouver des capacités d’agir, d’avoir des « envies d’agir » et les réaliser. Rien ne se fera sans l’énergie, la participation des citoyens, particulièrement dans ce moment risqué de transition de société.
C’est un investissement d’avenir porteur de richesse humaine…
Une métamorphose comme dirait Edgar Morin.
Oui, la chose est complexe, mais tellement motivante et nécessaire : une utopie pour l’avenir. Ce qui me semble important en ces temps de dystopies .
Des besoins d’agir aux envies d’agir.
Nous venons de constater qu’une majorité de gens ne se sentent plus trop concernés par l’engagement dans la cité, par le militantisme dans les associations ainsi que dans les partis politiques. Or, à contrario des clichés véhiculés par les médias, dans les conversations du « café du commerce » ou dans nos entourages, on peut constater que de plus en plus d’habitants, de citoyens se posent des questions sur le devenir de notre société et souhaitent « faire quelque chose ». Ce sont souvent des « citoyens de terrain » qui ont envie de prendre des initiatives pour le bien commun, de travailler pour la collectivité, de développer une autre société. Nous avons besoin de l’énergie citoyenne pour développer les « envies d’agir » pour nous aider à sortir de cette inertie mortifère face aux défis qui nous attendent.
C’est une vraie demande de sens, dans la cité comme dans les entreprises, qui questionne nos modes de vie, de travailler, de consommer : passer du rôle d’habitant, de consommateur à celui de citoyen responsable.
Aujourd’hui, la notion de la société civile peut paraître ambiguë, disons qu’elle concerne tout « ce qui relève du domaine privé, de la société sans l’État ». Composée de particuliers, de groupements privés, elle désigne la vie sociale, organisée selon sa propre logique qui assure la dynamique, culturelle et politique de la société. Aujourd’hui, on peut dire que la société civile n’a jamais présenté des savoir-faire si larges, des connaissances si riches, des compétences les plus diverses.
Ce sont des savoir-faire qu’il faut mobiliser face aux défis qui nous attendent. Il serait bien d’y réfléchir, d’y apporter nos solutions en reprenant le pouvoir sur nos vies singulières, en retrouvant nos « envies d’agir » et les capacités à affronter plus positivement les chocs, les prochaines crises qui ne manqueront pas d’advenir… C’est, semble-t-il, un enjeu prioritaire, afin de pouvoir passer à l’action, prendre des initiatives de terrain afin d’amener l’espoir dans cette société de la sinistrose. Nous retrouvons ici l’idée des capacités d’agir (Amartya SEN), de la puissance d’agir (Spinoza)…
Les enjeux se situent d’abord localement autour « du commun ».
C’est à ce niveau que les citoyens peuvent devenir des acteurs de changement social plutôt que de subir une course sans sens, lutter contre l’humiliation d’être cantonnés à un rôle passif dans notre société, s’investir dans la production des services d’intérêt général plutôt que d’en être tenu à l’écart, de nous réapproprier le champ économique dont nous sommes dépossédés.
Nous disions des citoyens entreprenants !
Une méthodologie.
C’est ce que j’ai nommé les « envies d’agir » : permettre, aider les citoyens, les rendre capables de mieux comprendre leur environnement, afin de devenir acteurs… de retrouver leur capacité d’agir, de concrétiser leur « envies d’agir ». Il s’agit de stimuler les talents existants, de développer des activités d’utilité sociales, dans ce moment où les « besoins d’agir » sont tellement importants dans notre société dans les domaines sociaux, environnementaux, culturels, sportifs, etc.
Il s’agit aussi de lever la confusion qui gagne les citoyens au moment de passer à l’action. Ils ont souvent la sensation de mettre leur doigt dans un engrenage qu’ils cernent mal, ce qui peut refroidir les plus hardis… face à des mouvements, particulièrement associatifs, pas toujours bien identifiés et très divers, et quelquefois aussi d’un fonctionnement qui questionne …
La question devient : comment passer des « besoins d’agir » aux « envies d’agir » ?
C’est tout l’enjeu de cette méthodologie :
- Accompagner pour créer une dynamique résiliente, collective et locale de projets, porteuse de droit à l’initiative de projets permettant de participer à la réalisation du bien commun dans une logique d’entraide à l’opposé de la loi du plus fort, promue par les néolibéraux ;
- Permettre aux citoyens de s’engager, voire de devenir des initiateurs de projets et concrétiser leurs « envies d’agir » ;
- Créer une résilience territoriale d’utilité sociale, de richesse humaine… avec des impacts considérables sur la société.
Donner envie de s’investir est une question de dignité !
Vivre sans projet me semble impossible.
C’est un investissement d’avenir pour créer une résilience territoriale d’utilité sociale, de richesse humaine… avec des impacts considérables sur la société.
C’est ainsi que nous relèverons les citoyens.
À nous tous de reprendre la main !
À chacun de nous, dans sa sensibilité, dans sa position, dans son rôle d’y prendre sa part.
Il s’agit de développer une citoyenneté entreprenante celle des ateliers de la citoyenneté à Lyon. http://www.ateliersdelacitoyennete.net/?p=33 qui alimentera la dynamique territoriale résiliente, collective et locale de projets.
Un investissement d’avenir avec des impacts considérables sur la société.
Méthodologie des « ENVIES d’AGIR »
PREMIERE ÉTAPE : des lieux d’échanges ou cafés citoyens. Dans ces lieux conviviaux, se retrouvent divers profils de personnes : des habitants interrogatifs, des citoyens « ordinaires », des créateurs potentiels, des porteurs de projet qui souhaitent prendre des initiatives, s’engager pour le bien commun ou simplement mieux se connaître, échanger avec les autres, débattre entre nous sur des thèmes les plus divers. Souvent « experts de leur usage », ils ont des choses à dire qui peuvent éclairer leurs concitoyens. Et peut-être, inconsciemment, trouver des réponses à leur questionnement, voire déclencher des « envies d’agir ».
Échanges peut être modestes mais essentiels.
Ces réunions s’organisent facilement, « au fil de l’eau ». Les thèmes sont larges, divers, à l’écoute de l’actualité (s), d’incidence locale ou plus générale, mais surtout vécue par les habitants et à leur demande afin les intéresser au mieux : la culture, la consommation, la santé, le réchauffement climatique ou plus prosaïquement, les services à la personne, la dépendance, l’isolement, la perte d’autonomie, le développement d’activité, l’économie circulaire, l’économie collaborative, l’industrie numérique, etc.
Ces lieux d’échanges ou cafés citoyens, non seulement permettront d’améliorer nos connaissances dans des domaines où nous nous sentons concernés, mais aussi notre compréhension entre nous. Et ainsi mettre en place de nouvelles façons de contribuer, de soutenir l’intelligence populaire, de développer l’intelligence collective en apprenant à considérer les différences entre nous (des désaccords féconds !) : savoir passer du dissensus nécessaire au consensus bienveillant, fraternel. Et pour cela il faut dépenser de l’énergie pour échanger, partager comprendre et se comprendre, établir la confiance…
C’est en prenant en compte les besoins d’agir que les citoyens se sentiront concernés et viendront discuter de leurs « envies d’agir ». Nous l’avons dit, c’est en pansant la société que nous amènerons les citoyens à penser différemment la société.
Selon les thèmes retenus, nous pourrons solliciter aussi des personnes nombreuses possédant des connaissances dans les réseaux existants ou qu’ils soient institués ou associatifs. Ces personnes pourraient apporter leurs connaissances sur le thème du développement du territoire : la CCI, le SCOT, le Conseil d’Architecture d’Urbanisme d’Environnement (CAUE) de l’Aude, le Parc National Régional de la Narbonnaise en Méditerranée (PNR), le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) les chambres de Commerce et d’Agriculture, la vie associative (la ruche associative) l’économie sociale et solidaire (INESS), ou encore l’État et les institutions locales, régionales.
D’autres citoyens, devenus par leurs expériences multiples des « experts d’usage », viendront aussi témoigner de leur expérience, de l’écriture d’un livre.
Ces lieux d’échanges pourraient se tenir à la demande dans un quartier ou dans un village, une fois par mois et se terminer par des agapes sympathiques, quelques fois « tirées du sac ».
À la Maison des Potes (avec les cafés du forum), à l’Université Populaire la Narbonnaise (avec les cafés et ateliers philo), à Saint-Jean/ Saint Pierre à Narbonne (avec la cellule de veille citoyenne), à Pouzols-Minervois (avec les cafés citoyens), nous pratiquons déjà ce type de réunions.
DEUXIEME ETAPE : des ateliers de discernement.
Faisant suite aux lieux d’échanges ou café citoyen, certaines personnes choisiront de travailler sur des intérêts partagés ou une idée à creuser puis d’engager une démarche au long cours. Pourra se créer alors un « atelier de discernement » dont l’objectif serait de produire une réflexion, un texte sur le thème choisi et faisant écho ou sens, répondant aux problématiques du territoire.
Ce travail, cette réflexion pourra s’appuyer sur des expériences existantes localement ou ailleurs qui « font écho », sens et ayant un lien direct avec le sujet retenu. Quelques exemples : des monnaies locales avec des organismes de finances solidaires, des institutions structurant le territoire quand on parle d’aménagement, des élus quand on parle de la loi, des avocats pour mieux expliquer le fonctionnement de la justice, des agriculteurs quand on évoque la ruralité, des associations quand on discute de la participation citoyenne, etc.
Ce que l’on recherche avant tout c’est la diversité des expériences pour nourrir la réflexion. Chacun trouve sa place se sent libre d’intervenir pour poser des questions, pour partager son expérience, pour imaginer une piste d’action en rebond aux propos déjà tenus.
Le rôle de l’animateur est prépondérant. Il veille à « aller chercher » ceux ou celles qu’il sentait prêts à parler et qui n’ont encore rien dit. Souvent, les propos hésitants sont les plus justes ou les plus décalés, apportant une originalité à l’atelier. Il facilite les échanges, tente de créer des liens entre opinions et expériences, retient des pistes prometteuses pour une exploration future.
À chaque réunion, un secrétaire de séance est nommé. La synthèse permettra de « remettre l’ouvrage sur le métier » à la séance suivante.
Ces « ateliers de discernement » pourraient se réaliser localement dans un quartier ou dans un village, mais aussi inter-quartiers ou inter-villages selon le thème choisi, lequel peut concerner au-delà du quartier ou du village.
Ces ateliers fonctionneront par cycle annuel, se réuniront une fois par mois avec l’idée de produire un travail à présenter lors d’assemblées plénières (voir plus loin)
Quelques idées d’ateliers de discernement :
- Comprendre et se situer dans le nouveau logiciel de société ;
- Réussir ses transitions de vie, réfléchir à notre rapport au travail, à l’activité, etc. ;
- Être citoyen en 2020 (la démocratie, la République, la laïcité) ;
- L’organisation des institutions publiques françaises, européennes, mondiales ;
- Comment fonctionne la justice en France ? ;
- Comprendre, choisir ou subir notre développement en France et dans le monde face aux risques écologiques, à la démographie aux enjeux de l’industrie numérique ;
- Mieux utiliser les réseaux internet, profils numériques ;
- Comprendre le développement de l’économie (libérale, néolibérale, keynésienne) ;
- Comment se crée la monnaie, les monnaies locales et citoyennes ;
- Qu’est-ce que l’économie sociale contributive de proximité ?
- Les grands penseurs, philosophes qui inspirent notre temps (avec l’UPN ) ;
- Etc.
Ce ne sont que quelques exemples !
TROISIÈME ETAPE : les assemblées de citoyens ou assemblées plénières
Ces assemblées, réunissant les habitants, citoyens, sont des moments de débats, d’échanges pour valoriser, compléter, améliorer tout le travail effectué par tous depuis un an et issu des ateliers de discernement. Lesquels présenteront la synthèse de leurs travaux, avec éventuellement la participation de « spécialistes » du thème retenu, voire d’autres initiatives ou institutions, intervenant dans le même secteur. Ainsi les échanges permettront de valoriser, de compléter, d’améliorer tout le travail effectué en ateliers, par tous…
Selon la thématique, les élus pourraient être invités… Ils pourront aussi présenter les projets réalisés, ceux en cours, ceux à venir… ayant un écho, ou pas, avec les thèmes traités. Une bonne occasion pour motiver les citoyens à participer, à les aider dans leurs actions.
Peut-être nous déclencherons chez d’autres personnes l’envie de s’impliquer, de soutenir les projets, voire de prendre une initiative à son tour… Chacun se resitue, recherche de nouvelles orientations. Viennent des idées : « Et si ce que vous venez dire, on l’appliquait à... ». Les idées germent, de nouveaux champs à explorer émergent.
Ces assemblées plénières pourraient être organisées en partenariat avec d’autres acteurs locaux :
- Ceux de l’éducation populaire, (Maison des Potes, Université Populaire de la Narbonnaise, etc.), des centres sociaux, des Espaces de Vie Sociale, des réseaux associatifs ;
- Ceux de l’économie marchande, sociale et solidaire, de l’entreprenariat social et de l’économie de proximité ;
- Les institutions politiques tels que les conseils de développement, conseils citoyen, conseil économique, social et environnemental, des syndicats, et bien sûr les collectivités locales, départementales et régionales. Tout ce réseau que nous aurons constitué lors des rencontres, ateliers, assemblées évoquées précédemment.
Afin que chacun puisse se saisir des idées des projets élaborés, un cahier de synthèse du travail de chaque atelier pourrait être produit à l’occasion des réunions plénières et envoyé aux réseaux partenaires. Certains textes pourraient être publiés sous forme de livrets ou éditer sur internet (e-book). Une façon d’ouvrir les réflexions à d’autres visions, sensibilités…
À l’issue de ces réunions plénières, un pot convivial permettra les rencontres, l’organisation de rendez-vous entre les participants. Cet événement pourrait s’organiser de façon tournante dans un quartier ou dans un village, mais aussi inter-quartier ou inter-village selon la dynamique locale…
QUATRIÈME ÉTAPE : une université d’été
Les assemblées plénières citoyennes pourrait être prolongées en Université d’été lors desquelles nous pourrions d’une part :
- « Tricoter » les liens avec les réseaux existants déjà sur Narbonne : Maison des Potes, le Clairon de l’Atax, L’Université populaire la Narbonnaise, le Collectif laïque Audois, et d’autres comme le réseau des centres sociaux, etc.
- Inviter des réseaux nationaux comme les Amis du Monde Diplomatique, ATTAC, Res publica, Alternatiba ou des médias alternatifs comme Médiapart, le Média, Silence, etc.
Sur cette base, nous pourrions organiser des conférences-débats avec la participation d’un « grand témoin » ayant publié sur le thème travaillé dans l’année. Ces auteurs, écrivains ou personnes en vue que l’on peut facilement contacter au travers leurs éditeurs ou d’internet. Cela pourrait s’organiser en partenariat avec des librairies, bibliothèques, médiathèques ou encore clubs de réflexion.
Pour clore, ces assemblées on pourrait imaginer des moments festifs avec des spectacles : festivals des luttes populaires, théâtre populaire, chansons (chiffon rouge, HK, etc.) … Sans oublier des conférences gesticulées !
CINQUIÈME ÉTAPE : Conseils citoyens intercommunaux ruraux.
Aujourd’hui il existe des conseils de quartiers dans les communes de plus de 80 000 habitants. Il semble logique de créer, à terme, des « conseils citoyens et d’habitants intercommunaux », particulièrement dans la ruralité. Par exemple, les problématiques territoriales de Narbonne ou des villages du bord de mer comme celles du Minervois ne sont pas les mêmes… tout en faisant partie du même territoire de « la Narbonnaise ». Il s’agit ici de les reconnaître et de les mettre en cohérence.
Ces instances constituées de citoyens comprenant mieux leur environnement, ayant acquis un esprit critique positif, émettant des idées, pouvant devenir des initiateurs, voire des acteurs, auront un réel impact sur le développement de notre société, sur leur société. Ils seront aussi en appui aux élus, s’ils le demandent…
Ces conseils d’habitants pourraient être composés de la façon suivante : une partie composée d’élus locaux ou de personnes désignées par eux, une partie composée par les associations de quartiers ou de villages, une dernière partie serait « tirée au sort » parmi les habitants volontaires. Ce dernier mode de désignation offrant la possibilité à des citoyens de s’impliquer dans la vie collective.
Cette étape pourrait se concrétiser par cantons qui retrouverait leur sens.
SIXIÈME ÉTAPE
Dans chaque petite ville, groupement de villages, quartiers, les citoyens ont besoin de lieu… de Tiers lieu.
Qu’est-ce qu’un Tiers lieu ?
C’est un lieu commun ouvert, un espace entre la maison et le lieu de travail avec un environnement adapté (salle de réunions, cuisine, coin café) pour organiser des moments de rencontre entre citoyens… mais aussi des animations, des concerts, des expos, des cafés-citoyens, des ateliers à thèmes, des conférences, des vernissages, des espaces de jeux jusqu’à un Fab-lab intergénérationnel… avec l’aide des enseignants et étudiants.
Un Tiers Lieu pourrait être aussi un lieu de télétravail :
- Pour les salariés locaux, les travailleurs indépendants souvent isolés (coworking) ;
- Pour les agriculteurs, les vignerons ;
- Pour les artisans. Un lieu où l’artisan peut travailler, stocker.
Une fois par semaine ou par mois, les agriculteurs, vignerons, artisans pourraient se rencontrer et proposer leurs produits, leurs fabrications.
Nous voyons bien que la liste est infinie et surtout à la demande des utilisateurs, on peut développer d’autres activités…
Ce Tiers lieu serait un lieu associatif, coopératif et géré par les adhérents eux-mêmes.
C’est aussi un enjeu d’attractivité territoriale, un lien entre les territoires.
La présence d’un tiers lieu c’est donner de la vie à son village, à son quartier un bouillon de créativité, un agitateur d’opportunités…
Un tiers lieu est un lieu d’échanges et de rencontres, disons un « incubateur de citoyens actifs, contributifs » où les habitants auront la possibilité de devenir citoyens.
Ici, les citoyens construiraient des outils leur permettant de gérer les nouvelles phases ou transitions de vie, aujourd’hui immanquables, de reconnaître leurs habiletés sociales, mais aussi moments favorables pour se resituer dans « son » aventure humaine, mieux se connaître, comprendre le fonctionnement, les enjeux de la vie de la cité.
Ici les citoyens retrouveraient des réseaux associatifs (Léo Lagrange, MJC, Les petits débrouillards, etc.), les Centres Sociaux Culturels, Espaces de Vie Sociale, l’économie sociale et solidaire (INESS, ABP, etc.), l’entreprenariat social, comme des collectivités locales. Ainsi, les citoyens devenant entreprenant participeront à une dynamique de résilience territoriale.
Tout ceci avec un impact important sur une autre organisation de nos vies : gestion du temps, du stress de plus en plus complexe avec des paramètres multiples, féminisation de la société et du travail, relativisation de la sphère professionnelle par rapport à la sphère personnelle, etc.
Conclusion et proposition.
Quels impacts sur la société ?
En comprenant mieux leur environnement, en acquérant les outils d’analyse, un esprit critique, les habitants deviendront des citoyens acteurs capables d’agir à l’échelle locale.
C’est par des actions de ce type que nous pourrons intéresser les citoyens à la vie collective : lutter contre cette abstention électorale grandissante qui mine notre société.
À la suite de la dernière crise sanitaire où la vie collective a été malmenée, déstructurée, nous devons « refaire société ».
Notre réflexion consiste à développer une meilleure cohésion sociale, à donner envie aux personnes de s’engager pour le bien commun.
Nous proposons de créer un groupe de réflexion dans le but, après un travail de réflexion, de pouvoir expérimenter dans un canton à définir… Ensuite on pourrait penser à une duplication de cette initiative.
Se sentir citoyen, retrouver des « envies d’agir », dans les conditions définies ci-dessus c’est un investissement d’avenir pour redonner du souffle à notre société !
VOS AVIS
-
Je suis complètement d'accord :
66.67% 2 votes
-
Je n'ai pas d'avis :
33.33% 1 vote