De la place des arts et des artistes

Dans le cadre de la consultation départementale ‘Demain est à vous’, impulsée par le Conseil Départemental de l’Aude, L’Eau Vive, association de développement culturel en Montagne Noire, souhaite apporter des éléments de réponse en lien avec son action sur le territoire.

La crise sanitaire sans précédent que nous venons de vivre a notamment créé une rupture radicale dans le spectacle vivant. Les représentations ont été annulées, les artistes coupés d’une part importante de leurs revenus par l’annulation de leurs spectacles.

Cet événement social total questionne tout particulièrement la place de l’art et des artistes dans notre société. Dès que cela a été possible, l’Eau Vive a réagit, en adaptant sa programmation en direction d’un festival solidaire, où le soutien aux artistes et au territoire dans lequel son action se déploie, se manifeste par la programmation d’artistes du territoire, pour le public de leur propre territoire, et en garantissant leur rémunération à hauteur de 75 %, quel que soit la possibilité effective de maintien des représentations. Cet engagement fort a été aussi été possible grâce au soutien de nos financeurs et notamment de l’engagement sans conditions du Conseil Département de l’Aude à nos cotés, ainsi que la Communauté de Communes Montagne Noire, La Région Occitane et les sponsors privés.

Les membres du Conseil d’Administration de l’Eau Vive souhaitent réaffirmer ce qu’ils imaginent pour le monde d’après sur cette question particulière des arts et de la culture. En période de crise, les rapports se sont inversées entre artistes et diffuseurs. D’habitude nous avons besoin d’eux pour nos évènements, aujourd’hui c’est eux qui ont eu besoin de nous.

Intégrer les artistes aux instances de décisions de la diffusion artistique nous semble aujourd’hui plus nécessaire que jamais, ce que nous pratiquons d’ores et déjà à l’Eau Vive et qui nous permet d’être sensibilisés aux conditions de travail des artistes.

Nous pensons également que le statut des artistes, déjà relativement protecteur en France, pourrait être consolidé afin de garantir la sérénités dans la création des œuvres, en dissociant au mieux leur rémunération de leur travail.

Enfin, nous pensons que les institutions pourraient renforcer leur accompagnement pratique auprès des diffuseurs et l’éducation artistique et culturelle des enfants, par la mise en oeuvre de moyens logistiques permettant de se concentrer sur la programmation artistique plus que sur les moyens de mise en œuvre.

Nous espérons collectivement que ces éléments de réflexion puissent aider les décideurs à confirmer la place nécessaire de la culture dans nos vies, et tout particulièrement dans les territoires fragiles où son accès est moins aisé.