Les chemins de l'eau d'Alaigne

Le lundi 29 avril 2024 à Alaigne, s'est déroulée l'inauguration du projet !

Le budget participatif a permis de financer la rénovation du bâti, la création des ailes, les raccordements et l'enfouissement des réseaux hydrauliques et électriques.

L'inauguration a été marquée par un très beau récit, donnant voix au Moulin de Bonnarel.

En voici un extrait :

"La mission qui me fut confiée par mes géniteurs consistait à brasser du vent, non pas comme on pourrait l’entendre parfois, mais brasser du vent pour se rendre utile en pompant de l’eau et assurer ainsi le bien-être de toutes celles et ceux qui vivaient autour du clocher du village avec lequel nous échangions quelquefois :

• lui en faisant tinter sa grosse cloche

• et moi en agitant mes grandes ailes

Hélas, cette communication à distance entre deux potes comme se plaisent à dire les adolescents d’aujourd’hui ne dura qu’un temps car la bonne volonté d’Eole n’était pas appelée, à l’époque, à un grand avenir. L’avenir, il était au moteur à explosion et c’est lui qui vint prendre la suite de l’énergie fournie par mes ailes. Un gros moteur, sûr de lui et pétaradant qui dût, à son tour, s’éclipser, des années après, au profit de la fée électricité.

La généralisation de la distribution du réseau d’eau potable au sein de chaque foyer marqua la fin de mon épopée, celle du moulin de Bonnarel.

Vint ensuite une longue période d’oubli et d’indifférence au cours de laquelle mes mérites des temps passés ne trouvèrent aucune grâce auprès des adeptes de la modernité.

[...]

Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur ma propre nature : « Objet inanimé as-tu donc une âme ? » A cette question métaphysique je réponds sans la moindre hésitation, devant vous tous rassemblés en mon honneur, « Moi, Moulin de Bonnarel, j’affirme que je possède bien une âme et que celle-ci vaut bien celle des humains. La mienne n’est pas faite d’indifférence mais de reconnaissance et de confiance à l’égard de celles et ceux qui se sont portés à mon secours ! Alors… alors , de grâce, écoutez mon appel, ne m ’abandonnez plus jamais, non … plus jamais ! "